Après un coucher finalement pas si tard que ça après la soirée BM de la veille, il faut ranger un peu. Bada a donné rendez-vous au hangar à 10h30 pour finir de ramasser les restes et nettoyer les tables et chaises.
L'efficacité des vélivoles de la Montagne Noire ne s'émoussant pas après plusieurs verres de rhum, à 10h10 le rangement est fini et la vaisselle touche à sa fin. Il est tout simplement l'heure de mettre en piste les K13 pour l'épreuve du jour. Aujourd'hui c'est vendredi, ce qui veut dire que c'est la rentrée des classes pour les enseignants. Notre maître à tous, grenouille et buse en chef de son état vélivole, est donc absent au briefing du matin, laissant l'autorité opérer.
Mais le circuit du jour est prévu depuis la veille. Ou plutôt les circuits. Il y a 3 circuits, une course et deux AAT, et chaque pilote peut choisir celui qu'il veut sans le dire avant la fin de l'épreuve. On reconnaît là bien le côté innovant et plein de surprise de la Rencontre ASK13 de St Crépin. Et on reconnaît aussi le côté opportuniste du gars qui sait que la météo va être moyenne et qui ne sait pas prévoir le parfait circuit dès la veille. Quel talent.
Le problème c'est qu'il faut choisir. De l'oeil extérieur qui ne fait pas l'épreuve, le spectacle est succulent. Les stratèges anticipent la météo, élaborent des théories temporelles qui font passer par les meilleurs points en premier, tablent sur qui va faire ou pas tel circuit, ou qui fait croire qu'il va faire un circuit pour en faire un autre. Coups de poker, coups de bluff, coups de chance, l'épreuve annonce du suspense par gros paquets noir comme ceux qu encerclent le terrain à bonne distance pour le moment. En revanche, de l'oeil intérieur du commandant de bord qui doit choisir, c'est le point d'interrogation. On n'est pas loin de tirer à pile ou face... ou mouf. Oui il y a trois circuits donc on utilise les trois côtés de la pièce.
On verra bien en l'air.
Pour la soirée italienne privée de ce soir, nous préparons l'entrée, la squadra italia cuisine le plat, et on verra bien pour le dessert. Hasard ou malice du calendrier, il y a également France-Italie sur TF1. Rugby. Du coup il faut encore faire une belle liste de courses, en profiter pour rembourser les sacs de charbons empruntés hier, et c'est reparti pour les cuisiniers qui finalement totalisent des fois plus d'heures de cuisine (car il y a la vaisselle aussi) que certains pilotes n'accumulent d'heures de vol.
En hommage à ce travail quotidien fait avec passion et toujours bonne humeur, je vous propose une ligne de silence acclamatif.
Merci.
Les restes de porc d'hier accompagnent les restes de salade, de pommes de terre et de curry. C'est bon aussi froid.
Les décollages étant prévus à 13h30, on prend le chemin du bout de 16 avec deux bonnes minutes d'avance. Nous sommes plutôt loin sur la ligne sauf le 93, mais on a du temps. La météo moyenne n'engage pas à envoyer tout le monde d'un coup. Pour marquer l'occasion, nous avons même droit à Bada en testeur de masse d'air, et surtout en observateur aguerri des différents horizons et leurs paquets noirs évolutifs.
D'ailleurs, au bout de 20 minutes la décision tombe, l'épreuve est annulée. Les paquets noirs sont proches, humides et menaçants. La pluie va mouiller sous peu, il vaut mieux ne pas trop s'éloigner. Mais les vols libres sont permis et les treuillées s'enchaînent. La montée n'est pas facile mais une fois trouvé les bonnes pompes ça va mieux. En haut des crêtes, on peut même pousser jusqu'à plus de 3000. Vars est couvert, le nord est beau. C'est donc le Peyron qui sera la direction privilégiée. Raté. Ca ne donne pas, voire ça descend fort. On insiste un peu mais finalement ça ne vaut pas le coup, retour aux Eygliers. Il reste Vars qui en fait marche bien bien. C'est ensoleillé, il y a même des promeneurs, et on se prend à rêver de resauter le col vers le pic St André.
C'est là que la deuxième lame du rasoir arrive et coupe tout espoir restant. Avec la voix glaciale d'un viking venant des contrées lointaines tout là-haut, le BG nous annonce que le sol recommande de faire atterrir tout le monde pour cause de front d'orage.
Mais euh.
Mais la sécurité étant aussi notre affaire de tous, nous descendons et nous amarrons les K13 en bord de piste, pour survivre au grain.
Le bar ouvre plus tôt, heureusement que le fût est plein.
Il est même temps de tourner quelques scènes supplémentaires pour améliorer le montage, suite aux premiers retours des spectateurs de la version cannoise du film. Antoine se met au making-of. Enfin bon, il cherche les musiques, c'est un bon début.
Dehors, les champignons répandent leur odeur sur la place publique de la Maison de l'Air. Avec des oeufs pochés, une crème au parmesan et un peu de jambon si vous en voulez, ils seront l'entrée du dîner. Le tout servi à l'assiette je vous prie.
Avec la météo imprévisible, nous mettons la table à l'intérieur. Un peu de dépannage informatique pour remettre le son sur le PC de la salle, vérification du vidéoprojecteur, et l'ensemble multimédia est prêt pour le match.
Le temps de finir les préparatifs, le ciel nous sort un très beau coucher de soleil derrière les pentes du Fouran. On croirait que Clotinaille est en feu. C'est coloré, irisé et chacun y va de sa photo, et que les couleurs sont plus belle avec le téléphone X, mais que la netteté est meilleur sur le Y. Waouh elle est belle ta photo. Evidemment, Antoine clôt le sujet. Tricheur.
Le ciel est toutefois une très beau fond pour une belle photo de groupe. On s'apercevra après que Juju n'est pas dessus. Oups.
Avec la cuisson de la pasta, le dîner est prêt. Il est bon. On ne laisse pas grand chose dans les gamelles et sur les couverts de service.
Le match commence bien avec le début du repas, forçant les spectateurs à ouvrir les fenêtre pour ne rien rater quand ils font la queue dehors pour remplir leur assiette.
L'heure avançant, l'équipe du I-SANO profite de quelques minutes de gloire où l'Italie mène 12-5 pour partir en beauté. Ils ont bien fait de ne pas s'attarder quand on voir le score final.
Il n'est pas si tard mais certains en profitent pour aller se coucher tôt. Avant minuit, c'est à noter. Julie allait rentrer à pieds avec ses copines mais elle préfère accompagner papa en voiture car sinon... il n'est pas rassuré tout seul. On parle de 500 mètres jusqu'au chalet. L'aventure.
Ceci dit... il reste du rhum dans la cuisine. Tout le monde n'est pas encore couché.
A demain.
A demain.