vendredi 26 août 2022

St Crépin - tous en Seyne

Jeudi à St Crépin, ah oui déjà.

Après une soirée en tournage chez Micro, les esprits s'éveillent et la mécanique habituelle s'enclenche. Tisane, café, mise en piste. Chacun à son rythme et bien sûr à cette heure, Juju est déjà hyperactif. Quand d'autres ont à peine les deux yeux ouverts, il a envoyé 10 messages sur le whatsapp, parcouru le terrain sur la longueur 3 fois de suite à la recherche se sa batterie oubliée sûrement dans sa voiture bière soir, et refait le branchement du PTT en place arrière parce que le jeu fait perdre un demi point de finesse. Avec un colson bien sûr.

Le temps que les plus lents de l'équipe se mettent à vitesse, c'est déjà le briefing. Aujourd'hui la petite promenade de santé emmène les K13 dans une direction peu habituelle, au delà de Digne et à une distance proche de St Auban. 223 kilomètre, ça pique. On affûte déjà les bords d'attaque.


Fort de sa belle performance de la veille en NC, Bastien a le droit de rester CdB et il est promu sur un planeur plus performant et mieux placé au classement général, le ND. Pour les autres on garde des habitués, avec Juju en VT, Luc en NC, Hervé en NB et Gaby en JF.

Après un repas du midi et un petit café, tous en piste.

Et au moment de prendre le départ, c'est le bouleversement. On passe en AAT. Soulagement pour tous, les cercles font 30 Km, il sera possible d'aller moins loin. Et puis maintenant les AAT on sait ce que c'est. Je me rappelle les premières fois à St Crépin, quand il fallait expliquer le principe de l'AAT à Gaby... mais on n'est pas là pour parler de l'ère des GPS à cristaux liquides.

L'important c'est que c'est moins loin et que le Parcours est dans le cercle. Oh la bonne aubaine se disent plusieurs concurrents. Dont par exemple et tout à fait fortuitement le JX du Havre, l'AI de Grenoble, et les NB ND de la Montagne.

Ho Ho Ho.

Départ. Ca gratte, ça enroule et ça monte, et ça finit par partir. Ca part vers le nord pour commencer. Briançon, c'est loin, on n'a pas l'habitude. Le survol peut passer et après c'est sympa, mais faut oser sauter. VT enfonce bien le point, tout le monde ne le fait pas.


Du coup il faut compenser en enfonçant au sud, et c'est là que le Parcours prend son rôle. Ou pas.

C'est qu'à ce point du circuit, ça sent bon l'étalement. Un étalement dont on se dit que siii c'est bon ça paaasse, mais en fait quand on y regarde d'un peu plus près au vario, ben ça coupe les thermiques et diminue tout autant la valeur de ce cheminement tant espéré.

Le JX fait un point bas à 1700 tout juste en local du champ de Marcoux. Regardez sur une carte, c'est loin, on ne veut pas s'y vacher. Le NB et l'AI font demi-tour sur le Parcours... mais quand tu fais demi-tour dans du rien ça reste du rien. NB se vache à Seyne, l'AI y fait un point bas. Dans le ND on sert les fesses et on tente un baroud d'honneur en refusant le demi-tour et en prenant le cap vers le Cheval Blanc. Par chance ça fait sortir côté soleil et le thermique un peu pourri qui y sera trouvé sera suffisant. Un gros pfiouh plus tard, c'est le cheval blanc la suite du Parcours se déroulera sans souci.

A Seyne, le NB tente une treuillée mais ça n'accroche pas, il faut donc passer au plan dévachage. Et sans rentrer dans les détails, ce ne fut pas l'opération la plus clean de toutes les opérations de dévachage observées à St Crépin. Entre le choix de la voiture qui dépend du permis de celui qui conduit, le choix du carburant qui dépend de qui répond à la question, et le choix de la voiture (am stram gram ce sera toi qui...) qui se prend un coup de remorque en sortie de parking, "il y avait plus simple" comme disait Bertrand Renard, interprète de Robin des bois.

Et sans aucun rapport mais presque, il aurait également été question d'une roue crevée dans un véhicule conduit par Luc, mais là c'est de l'acharnement.

Mais à part ça tout se passe bien. Démontage à la nuit avec des aides Seynois. Retour ovationné et bon repas chaud.


Ah, on me dit que St Rémy arrive pour faire la fête. C'est l'heure de rendre l'antenne.

mercredi 24 août 2022

St Crépin - Fable

 Le K13 et le Tiralisu


Maître K13, sur les pentes alpines

laissait son esprit promener.

Le pic est contourné, bientôt c'est la ravine,

le circuit sera bien tourné.

"Je plane et je chemine mon destin est dans les airs.

Mes pilotes me guident et moi je les soutiens.

Notre symbiose est forte car il suffit d'un rien

une défaillance infime et nous touchons la terre."

Le K13 était déjà d'un âge avancé,

mais toujours fringuant, toujours affûté.

Son esprit d'un autre temps savait toujours plaire.

Ses pilotes en tout cas en faisaient leur affaire.



Tout frais et né du jour, le Tiralisu étirait ses biscuits

nappés de mascarpone, enrobés de café.

Attendant au frigo sa pleine maturité

il prenait tout son temps dans sa nouvelle vie.

"Ce soir c'est le grand soir, dit le Tiralisu :

La table est bien dressée et le menu fameux.

Rencontre fascinante de saveurs et de goûts.

Je serai le dessert, on ne peut rêver mieux."



Des pentes du Mont Guillaume, le K13 entendit

au fond de la vallée, le chant du Tiralisu.

Ses pilotes suaient, ça montait peu pardi !

C'est que les ascendances sont capricieuses en août."

Pas d'ascendances ici, c'est un posé aux Crots.

Le K13 voyait déjà s'éloigner le repas

et le Tiralisu promis, s'il restait ici bas.

Alors il rama plus pour remonter bien haut.



L'oeil sur flightradar, le Tiralisu se détendait.

Maître K13 et les autres de plus en plus rentraient.

"Les convives du soir sont tous bien revenus.

Mon destin est tracé, attendre je ne puis plus."

Le K13 rangé, les pilotes se réunirent

et tous à table dégustèrent les plats.

Et la belle assemblée termina son repas.

Par le Tiralisu qui fondit tout sourire.


Apprenez que l'âge et le destin, similaires ne sont pas.

On peut avoir des ans et souhaiter continuer,

Comme une vie éphémère peut ne pas démériter.

Et quand ya Tiralisu le soir, tu te bouges les fesses et tu vas pas au tas.

St Crépin - le blog qui se rattrape

L'été touche à sa fin, et la rentrée des classes pointe son nez au fond du tunnel de chaleur qui a enveloppé ces deux mois de pause estivale. Et si pour certains la rentrée des classes est synonyme de nouvelle classe, nouvelle école, ou nouveau cahier avec un personnage enfantin dessus et vendu au double de son prix ; pour d'autres il s'agit juste d'une date qui permet de placer dans le calendrier l'événement inévitable qui la précède : la Rencontre ASK13 de St Crépin.


En 2022, le calendrier amène cette rencontre au plus tôt possible, soit une première épreuve le samedi 20 août. Et à l'annonce de cette date, c'est toute une machine qui se met en branle, la poussière tombant des rouages lors de la mise en mouvement, la vieille graisse qui peine à se mettre à température malgré la canicule qui les entoure.

A la Montagne Noire, Julien envoie un e-mail. En destinataires, les élus à l'aventure de l'année, pérégrinations montagnardes au sens alpin du terme, et élucubrations cinématographiques autant que possible.

Il s'agit tout d'abord de faire un tour de table en dévoilant la liste complète des participants afin que chacun se reconnaisse. Il y a de nouveaux noms, et il manque des habitués.

Vient ensuite la liste des planeurs qui participeront, et pour chacun un commandant de bord attitré (quoique non définitif), une remorque et un conducteur de ladite remorque. La logistique fait partie du rituel, on n'y coupe pas. La fin est en expression libre, avec un peu de dates, des anticipations sur la semaine et le retour, et toujours un teasing sur le film de l'année. Julien ne dit rien mais il laisse entendre beaucoup.

A ce propos les organisateurs ont donné le thème : Robin des Bois et Toiles. Prenez vos arcs, vos flèches, vos barbichettes et vos collants verts.

Le départ est un ballet bien rôdé. Cette année le départ anticipé est par Guillaume et Luc, qui embarquent le VT dès le jeudi. Le JF part de Beaugaillard et les triplés NB, NC, ND sont du convoi qui part de la Montagne vendredi matin. Rendez-vous à 9h pour partir à 10h30 ce serait bien. Bien sûr, bien sûr...

Et sur la route et grâce à l'absence de Luc qui a été envoyé en avance pour éloigner la malédiction, le trajet se passe. Chacun à son rythme, ou plutôt à celui de sa remorque. Pause repas, bouchons, le pont avant Savines-le-Lac. L'arrivée à la nuit n'est pas une honte pour ceux qui ont roulé prudemment. L'apéro leur sera servi avec le sourire des retrouvailles dans cette belle vallée de la Durance. La pénombre ne permet pas de bien deviner la séparation entre le ciel et la terre, qui se trouve être bien en hauteur pour le regard du novice en ces lieux.

Bon pour le film, il faut que je vous dise, c'est une ébauche. Une trame, trois idées, et ce serait bien qu'on écrive un peu sérieusement pour commencer à tourner demain. Il est minuit, un pichet de vodka-13 est en cours de préparation. Certains s'éclipsent vers leur lit sans se faire repérer, les cerveaux s'échauffent pour combler les trous et tenir le planning de tournage. Il faut des idées. T'en as toi ?

En tout cas demain, c'est rendez-vous aux planeurs à 9h pour remonter tout.


Et le second ballet commence. 5 planeurs à remonter, ah non 4 car le VT est déjà fait. Environ 20 personnes. Ca passe. Sauf que tout le monde n'est pas réveillé et que d'autres sont aux courses, mais ça passe. Guillaume est lâché remontage K13 depuis peu, Ambre se rappelle comment on met les épingles depuis l'année dernière, Gaby a sa caisse à outils à l'arrière du Toyota. Mousses, graisse, bord de fuite et branlez un peu. C'est passé. On va aligner tout en 16. 


Le ciel bleu bardé de cumulus est propice à la découverte ou redécouverte des alentours. Et du treuil. La seule ombre au tableau est l'heure de fin des vols, avancée pour être sûrs d'assister au discours des élus (et de ne pas se prendre une remarque de l'organisation). Les AF aident à tenir l'objectif. Rangement, attaches, préparation d'un pichet d'apéro alternatif. C'est parti.


C'est parti pour la semaine en fait. Ne nous voilons pas la face, ce blog est écrit à distance et les détails de la vie quotidienne des envoyés spéciaux en terre altimétrique ne nous sont pas connus. Nous ne pouvons que deviner quelques turpitudes quand l'un nous envoie une photo à haute altitude et l'autre une photo au ras de l'eau.



Les nuits fraîches s'enchaînent avec les jours chauds, les constructions artistiques germent dans les esprits après de bons repas pris en commun dans une ambiance familiale, voire avec les amis de passage.

Amis de St Crépin, profitez bien, engranger des souvenirs et de la pellicule, faites nous rêver et n'oubliez pas de temps en temps de nous donner des nouvelles.






mardi 9 août 2022

Dimanche 7 et lundi 8 - thermiques purs

En ce chaud début d'août, des fous avaient quand même décidé de se rencontrer sur notre beau terrain de la Montagne Noire afin d'espérer gagner des altitudes o la température serait plus clémente. Ô bel objectif, ô quête délicieuse d'une fraîcheur altimétrique. Et comme toute quête, le héros se doit de passer par des épreuves, dont le dragon cracheur de fournaise au sol en piste sous la verrière quand le câble est tendu.

Mais ça c'est pour plus tard.

Dimanche, l'organisation est placée sous la houlette de Yannick qui annonce un briefing-café à 10h. Il dort sur place et il fait le café et les tartines, quel homme.


Ceci dit le briefing à l'heure du café, c'est un peu tôt. On peut tout de même faire un briefing informel qui consiste à demander si ça va, regarder le ciel et faire de la météo de comptoir, dire que demain ce sera fumant, faire le tour des inscrits du jours. Tout ceci permet de se dire que finalement, avec le NB arrêté et tous les lâchers récents, un K13 de plus ne serait pas de refus. Et coup-de-bol, il y a le NC à l'atelier qui ne demande qu'à reprendre du service. 

"Je n'ai jamais monté un K13" nous dit un jeune instructeur présent au café. Ah-ben-ça-pour-une-coïncidence c'est-y pas vrai que v'là une opportunité à saisir ? Grâce à grossasso, Guillaume trouve un instructeur qualifié à proximité qui pourra l'aider, en la personne d'Olivier qui en profite pour caler un montage de K13 en expérience récente, en anticipation de son absence à St Crépin cet année.

Les points clés sont montrés, le soleil qui tape incite à monter rapidement mais sûrement, et l'opération ne dure pas longtemps.


Il est temps d'aller en piste, les élèves sont presque tous là, les VIs aussi. Yannick et Guillaume se répartissent la double, Fred Seb et Sandra le Ka8, et Rémi prend les VIs en VT. Olivier est volontaire pour le premier mono qui sort et c'est l'astir. Ah non, Aymeric va le prendre. Bon ben le LS6 alors.

Les ascendances sont là dès le début de journée. Les descendances aussi. L'équilibre entre les  deux est caractéristique d'une journée de thermiques purs. Il y a la pompe de service, et beaucoup de descendances autour. Pour trouver un autre pompe valable il faut avancer pas mal. On en trouve à Sorèze, à Soual, à St Félix. Entre deux montées, la transition en fort négatif peut parfois mettre un doute, surtout en Ka8. Seb se fait avoir une première fois, son 2e vol sera bien meilleur. Parfois les descendances prennent le pas sur les ascendances le temps qu'un bulle se reforme sur la pompe de service, et si on est bas à ce moment c'est la sanction.




En fin de journée, vers 18h, les pompes s'élargissent et le vol devient un peu moins sportif. Aymeric fait près de 5 heures là-haut au frais, il a bien raison.

Après avoir volé tout l'après-midi avec le planeur qu'il a lui-même remonté, Guillaume fait son dernier atterrissage en 03, et de loin on le voit tourner autour de son planeur d'un air chafouin. Diantre. Puis le voilà en train de remonter la piste, peut-être à la recherche du câble largué là par Mathieu auparavant. Mais non, il cherche son antenne de compensation. Antenne bien installée la matin, devant témoin. Antenne bien fonctionnelle durant le vol comme pouvait l'attester un variomètre bien opérationnel, le tout confirmé par un CRIS bien fait au début du vol. L'hypothèse la plus crédible est un détachement suite à une secousse à l'atterrissage. Et puis c'est aussi la seule hypothèse qui nous donne un espoir de retrouver ladite antenne.

Méthode et conviction, ensemble-c'est-maintenant et tous-unis-on-est-plus forts, une chaine humaine se met en place au seuil 03 côté 12-30, prête à ratisser l'ensemble de la zone d'atterrissage d'autant de paire d'yeux.


Au bout de 50 mètres, pas grand chose. Au bout de 100, on trouve un trou dans la terre de la piste, proche du point d'aboutissement. A corriger avant la journée suivante. On arrive à la croisée de la piste Nord. Rien. Mais le NC s'est posé long, on traverse et on recommence. Et c'est Benjamin qui trouve. Joie, soulagement, scène de liesse, embrassades.


Apéro ? Apéro. Entre temps tout a été rangé, le câble ramassé et les papiers faits. Un rafraîchissement en terrasse, ça termine bien un dimanche.


Et demain. il n'y a personne d'inscrit en instruction. Harcèlement. Chantage affectif. Menaces. Olivier est soudainement volontaire.

Ellipse.

Ce lundi, c'est plus calme du côté des inscrits. Un pass, un élève sous supervision, 3 élèves en double. Le remorqueur aimerait partir avant 19h, Olivier aussi. Ca va passer.

Tout en sortant les machines, on en profite pour aller chercher de la terre près du hangar remorques pour boucher le trou vu la veille. Ce qui permet de rapporter un état des pistes satisfaisant lors du briefing.


La météo est prévue comme la veille avec un peu plus de vent du nord mais il reste faible. On attend donc de trouver l'endroit exact de la pompe de service et sans surprise il y aura des vomissantes autour.


Et c'est un circuit comme prévu. Des fois dépassant nos prévisions avec notamment un remorqué de K13 qui passe beaucoup de temps sous le mètre positif, et quelques passages en négatif. 17 centièmes pour monter à 1000 mètres, oui quand même. Heureusement à la fin du remorqué, ça monte et ça vole. Le plafond n'est pas atteint et à 1700 mètres on n'y est pas encore.


3 vols et 2 tours de piste pour le K13 d'instruction. Un demi et un vol pour le K13 pass, un vol pour le Ka8.

Tout le monde est posé à 18h comme prévu, et comme c'est facile le rangement se termine vite et bien. A 18h30 tout le monde peut partir. Mention spéciale au jeune planchiste assistant qui devient de plus en plus autonome sur la planche électronique. C'est que chez Val et Seb, on vient en famille.

Demain ce sera sûrement repos. la météo semble moins volable cette semaine.