Dans la série des camionnettes utilitaires, la mode va au confort, à la direction assistée, à la climatisation, au grand volume, au seuil de chargement avec haillon... Nous préférons vous présenter ici deux modèles certes un peu rustiques, mais qui ont fait leurs preuves. Atout n°1 : ils participent activement au vol à voile, chacun à sa manière, chacun avec son style. Après des années de cohabitation furtive, en se croisant sans se croiser au détour d'un hangar, il était venu de faire le point : Peugeot J5 ou Citroën HY ? La rédaction d'Ascendances plonge au cœur du sujet, pour vous lecteurs.
Un bref historique d'abord. Le Citroën est un modèle sorti en 1966, évolution de la famille des Type H qui ont pris la suite (et parfois le nom) du TUB. Le Peugeot est 15 ans plus jeune. Il est le fruit d'une collaboration franco-italienne qui a accouché également du Citroën C25 et du Fiat Ducato.
Mais très de blabla, faisons le tour du propriétaire. De premier abord, le J5 fait nettement plus neuf, plus moderne. Il mélange le métal et le plastique, il mélange les couleurs. C'est un véhicule que vous pourriez emprunter pour déménager le weekend prochain. Il respire la confiance, le normal, le banal. Vous en avez déjà vu des milliers tous les jours. De son côté, le HY a un côté nostalgie. SOit c'est la tôle ondulée qui rappelle les Junker 52, soit c'est le pare-choc conçu dans la même tôle, soit son museau cubique un peu désuet. On n'a pas envie de partir en balade avec sous peine de tomber en panne, mais on aimerait bien faire le tour du pâté de maison avec, juste pour le plaisir.
Du côté des volumes, ce n'est pas le même gabarit. Le J5 est plus gros, avec plus d'espace utile. Son haillon muni de double vérin pneumatiques assure une ouverture facile et un chargement aisé. On regrette juste que le véhicule d'essai ait été le modèle familial. La banquette arrière prend beaucoup de place et le coffre en est grandement réduit. Les dimensions du véhicule ne facilitent pas non-plus les manœuvres en ville. Gare au créneau.
Le HY est beaucoup pls petit. Conçu pour prendre moins de 8m² d'espace au sol, il se gare plus facilement. Enfin surtout si vous avez des bras. Ici la direction est désassistée. Quant au volume intérieur, il est plus faible. Cependant, on y entre plus de choses. En effet, le plancher plat et recouvert de bois est finalement plus pratique que la moquette du J5, surtout que le seuil de chargement de ce dernier est plus haut. On apprécie également les nombreuses étagères installée à l'arrière du HY, pour y ranger tout et n'importe quoi. En revanche, on apprécie moins le système d'ouverture de la porte arrière, en 3 panneaux et 2 verrouillages. Et ça c'est quand ça ne se coince pas. Si ça coince, comptez bien 15 minutes avec un bon tournevis pour trouver et détordre le bout de tôle coupable.
Le poste de conduite du J5 est aux normes actuelles. Ou presque. boîte 5 vitesses au volant, autoradio, siège amorti sur ressorts à spirale. C'est confortable, avec une bonne assise et un point de vue surplombant sur la route. La banquette avant assure de la place pour 3 personnes dans de bonnes conditions. Dans le HY, on appréciera la qualité des sièges en vrai cuir de vélivole, et le dépouillement des commandes, réduites à leur strict minimum. On appréciera également les portes suicides qui facilitent l'accès à l'habitacle. En revanche, les ressorts de siège à base de planches sont à éviter, et la position du levier de vitesse demande un long temps d'adaptation tant il est reculé par rapport au conducteur. On note l'absence de ceintures de sécurité dans ce modèle qui date d'avant 1967, date limite pour l'obligation de ce dispositif.
Reste l'agrément de conduite. Nous avons commencé par tester les deux véhicules en tout terrain, c'est à dire sur l'herbe qui est le long de la salle para. Rien à dire des deux côtés. Les amortisseurs fonctionnent, que ce soit ceux du siège pour le J5, ou ceux des roues pour le HY. A basse vitesse la direction est agréable et précise, aucun jeu à signaler chez l'un ni chez l'autre. Sur route ouverte et sur une aller-retour à la déchetterie, le HY commence à montrer ses limites. Dans la descente vers Revel ce n'est pas flagrant. Le J5 est des freins qui frrrt, et le HY des freins qui oink. L'un dans l'autre, personne ne prend de vitesse dans la pente et tant qu'on reste en dessous de 60 km/h les deux fourgons se valent. En tenue de route, le HY est peut-être même meilleur, bien équilibré et bien chargé, alors que le J5 préfère (même lesté) est toujours un peu léger du train arrière. Sur le plat c'est une autre affaire. Fort des ses 5 vitesses, le Peugeot sème rapidement le Citroën qui n'en a que 3. La moindre ligne droite est fatale au plus âgé des deux. Sur la remontée en revanche, l'égalité revient. Le HY est très à l'aise en 3e vitesse, toujours à 60 km/h même dans la pente. Le J5 ne peut lui pas monter les rapports et il reste donc à la même vitesse.
Bilan du test :
Peugeot J5 | Citroën HY | |
On aime | le modernisme la diversité des couleurs la boîte 5 vitesses | la nostalgie le couple en montée le fond plat |
On aime moins | la moquette sur le sol le côté déjà vu | le confort des sièges la position du levier de vitesses les 3 portes à l'arrières |
Au final on retiendra que ce sont deux machines bien pratiques. Aux mains des vélivoles, elle continuent à faire vivre le vol à voile et c'est bien le plus important.