J'avance une main timidement, tâtonne un peu et trouve enfin l'interrupteur. Clic. Au plafond le néon grésille, hésite, et finit par illuminer d'une lueur blafarde le petit local qui sent la poussière. Le blog. Ca fait longtemps que je suis venu ici. Mes yeux s'adaptent à la luminosité et j'avance à petits pas. Je ne suis plus sûr de savoir comment est organisée cette pièce. Sur le mur de droite, un bureau métallique récupéré à la DAC sud. En faisant un pas de plus mon pied heurte un carton éventré au sol : les archives d'Ascendances. Ai-je bien fait de revenir à cet endroit ? De vieux souvenir remontent, la dure vie de pigiste, les rails de farine dans des billets de 10$. Nostalgie ? Pas vraiment. Je tire la chaise et j'enfonce l'interrupteur du PC. Le vieux modèle démarre. Pourvu qu'il ne me lance pas les mises à jour du système... Les lampes à galène claquent dans l'unité centrale, et le moniteur chauffe progressivement. En haut de la page blanche du navigateur, le curseur clignote. Je souffle sur le clavier pour retirer les miettes du sandwich qui m'a aidé à boucler le dernier article. Lecteur, je suis à toi.
Hier, c'était samedi. Un samedi normal, entre un vendredi et un dimanche. Un samedi avec de l'Autan d'ailleurs. Je pourrais arrêter l'article là s'il s'était agit d'un samedi n'importe quand dans l'année. Mais non, hier c'était le 29 juillet, et juillet est une période faste à la Montagne Noire.
Depuis le début de l'été, nous avons en effet été renforcés par Jean et Clément. Comme les duos des films et séries des années 80, tout les oppose mais ils finissent toujours par gagner à la fin. L'expérience, l'instruction planeur, le beau-père idéal d'un côté... La jeunesse, le remorquage et le gendre qu'on doit garder à l'œil de l'autre. Mais des journées bien animées, des vélivoles heureux, et une énergie du soir au matin dans les deux cas, ma parole ça fait plaisir !
Pour cette fin juillet, diverses animations ont permis des atteintes d'objectifs qui sont saluées ce samedi soir par de nombreux arrosages de fort bonne qualité. Pour l'apéro il y a déjà trois gamelles et autant d'arrosants. Nico fête son lâcher Pégase. Les lâchers machines ne sont pas obligatoires mais la machine lui a tellement plu qu'il a tenu à lui rendre hommage. Thomas ensuite, arrose la plus belle page de carnet de vol qu'on a vu ces derniers temps. Il est vrai que la colonne des commentaires est pleine, avec un lâcher emport pax, un lâcher treuil, un test de compétence, une autorisation de vol campagne pour la journée, et une autorisation de vol campagne définitive. Certains disent qu'il arrose un peu aussi le dépannage de sa vache de la veille, le première en solo, après avoir bouclé ses 50 bornes en local permettant la délivrance de l'autorisation définitive. Le troisième larron de l'arrosage est Steph, qui fête l'emménagement de sa douce sous le même toit que lui.
Buvons mes braves, la soirée ne fait que commencer. C'était Autan donc l'apéro a commencé tôt, mais la tradition du rayon vert perdure, et on ne saurait manger avant le coucher du soleil. Mais ce n'est pas long, surtout que ce soir c'est très animé et même familial. Lors des inscriptions au repas, rares sont ceux qui sont venus seuls. Entre le +1 et le record à +14, de nombreux membres du club sont venus avec la famille ou les amis. Sur la cinquantaine de convives, on estime que seulement une (petite) moitié est inscrite au club. Voyez vous-mêmes sur les photos, et essayez de reconnaître tout le monde pour voir. C'est le premier jeu du soir, le kikévenuaveki.
Prenez les Bordier par exemple, non mais je veux dire, chaque année c'est la même chose. Il viennent, avec leur sourire, leur bonne humeur de parisiens, c'est insupportable. On ne peut plus râler comme on le souhaite quand il y a peu de cumulus. Et les enfants. Ce soir il y a 5 ou 6 enfants qui courent partout qui jouent avec le chien, qui rient, qui chassent les escargots. Et je ne compte pas les moins de 25 ans, vous auriez peur. Cet enthousiasme de l'enfant qui joue met à mal la volonté de chacun de râler parce que le repas est servi tard. Non, ça bouffe le métier de grincheux je vous dis.
Mais je m'interrompt car on me dit dans mon oreillette que c'est l'heure du rayon vert. Et cette fois-ci... ben non. Toujours pas. Retour au direct.
En cuisine ça ne chôme pas, et depuis un moment déjà. Les braises ont bien pris et la viande est déplacée au plus près du feu pour commencer à cuire sans tarder.
Les tables sont déjà alignées depuis le jour, avec des nappes pour faire beau. On a même vu le secrétaire se servir d'une agrafeuse (il est qualifié, le club lui a payé une formation pour son maintien de compétences) afin de fixer les nappes aux tables.
Dans un coin à la lumière, une table est placée et nappée afin d'y installer le buffet. Ce soir le service est simple : assiettes en carton et couverts en plastique. Enfin sauf les couteaux, c'est l'expérience qui parle.
Heureusement que Juju n'est pas là, il nous ferait une attaque. Notons tout de même qu'on a vu certaines personnes organiser une contrebande de fourchettes en métal, le mot de passe c'est "ah, toi aussi tu lui a pété le manche ?". Titre.
Sans transition et sans aucun rapport, faisons un détour par le deuxième jeu de la soirée, le kikadikoi. Le kikadikoi, comme son nom l'indique, est un jeu à base de citations, dont le but est de retrouver l'auteur et le sens original. La citation est donc intéressante quand elle a un double sens, facilement interprétable de travers par une n'ayant pas le contexte mais ayant l'esprit farceur. Avec tous ces enfants et ces élus de la fédé qui nous lisent, je ne donnerai pas d'exemple ici afin de ne choquer personne. Mais si vous venez à l'assemblée générale en décembre, vous devriez avoir un bon aperçu.
Pause faite, revenons a repas. Il y a des brochettes lauragaises (canard et saucisse), des salades, de l'araignée de porc, du petit brie à la braise.
Normalement, un estomac qui ne refuse pas la nourriture ne peut pas ressortir en manque de ce dîner. De petits digestifs égayent les papilles à la manière du trou lauragais au Get 27. Et j'aurais bien pu dire trou revélois, au vu de l'histoire de cette boisson. On a vu de respectables vélivoles qui pourtant ignoraient ce fait historique majeur. Lecteur, ne me fais pas honte, et note bien cette information que tu pourras confirmer ici et ici.
Au dessert, le service achève les invités avec un trio : tarte aux pommes, muffin au chocolat et trianon. Comme certain estomacs on du mal, on voit des convives essayer de refiler une partie du gâteau. "Je garde le biscuit du dessous et le cacao du dessus, mais tu peux manger le milieu si tu veux." Justin tu notes ? Une fois n'est pas coutume, ce soir nous fêtons un anniversaire en plus des nombreux arrosages. Tout ému par les cadeaux et les différents digestifs, c'est lui qui lance les bans zobbés pour les arroseurs cités précédemment, auxquels nous ajoutons Dimitri qui revient du championnat de France Club à Issoudun, avec des bouteilles pour nous remercier du prêt du LS4.
Des émotions, des éclats de rire, des moments entre amis et en famille. Oh la belle soirée. Vers 2h du mat', ils entamaient le blind test, mais désolé lecteur, j'avais trop sommeil.
Et franchement, ça se voit qu'il n'y a aucune photo de planeur dans cet article ?