8h30. Pierre ouvre la lourde de porte de l’étable. Le grincement lui rappelle que le gond du bas est un peu lâche. C’est surtout son orteil qui se le rappelle. Mais le bois est bon, un orme abattu par son grand-père avant les événements du siècle dernier. La maison a souffert mais la porte a tenu. Derrière la porte, les frottements des bêtes les unes contre les autres se font plus impatients. Elles ont senti aussi que le temps est venu. Aujourd’hui, elles quittent leur abri d’hiver pour rejoindre les doux pâturages montagneux durant les mois d’été. La fraîcheur d’altitude où l’herbe est plus verte, plus goûtue et plus abondante. Loin des nuisibles de la plaine, le troupeau trouvera la sérénité et le vent frais des Alpes, les marmottes et autres dahus.
La tradition séculaire de la transhumance se perpétue, de génération en génération, de pays en pays, et elle atteint même les contreforts de la Montagne Noire, dans ce beau pays de Lauragais.
Cette année encore, fervents défenseurs du patrimoine et des traditions qui fleurent bon le 13h de TF1, les vélivoles du Centre de Vol à Voile de la Montagne Noire entament leur transhumance vers St Crépin. Le trajet est connu, le rituel est répété, et il y a encore de la place pour la nouveauté. L’année 2019 sera une année sans convoi. Les six biplaces sont acheminés par des voies différentes, chacun sa route, chacun chemin.
Premier à partir le NB. Dans sa remorque bâchée il s’en va une semaine avant le début de la Rencontre. Peu de temps plus tard, c’est le NC qui part avec Guillaume et Bastien mais finalement sans le J5. Ils seront les premiers à prendre les airs sur place, malgré une semaine de météo peu accueillante. Un beau mercredi tout de même.
Jeudi, le tout récent 1393 fait la route d’une traite avec Frédo. Trajet effectué sur le trait avec moins de 15 minutes de différence sur l’ETA prévu.
Vendredi, derniers départs toujours en ordre dispersé. Luc part démonter un K13 à Pierrelatte sur la pause déjeuner. Julien attrape son VT à la Montagne. Hervé part en dernier chercher un RK à la verrière toute neuve sur le terrain de St Rémy.
A l’arrivée, les courses s’organisent pour le repas du soir et les machines frétillent pour une journée supplémentaire d’entraînement avant que la meute n’arrive.
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