St Crépin - samedi - météo difficile et dernière épreuve

 On se fait à la belle météo. On prend ses marques et pire, on s'habitue. Et c'est la douche froide, la fulgurante retombée en réalité.

Prenons un exemple au hasard. Vous venez en planeur dans les Alpes avec des potes et des planeurs. On vous envoie facilement des 200 bornes trois jours de suite. Plus de 3000 de plaf', des pompes aux endroits où elles doivent être, du soleil des cumulus et parfois un peu d'onde.

Vous aimez, vous vous y faites bref... vous vous ha-bi-tu-ez.

Naïfs que vous êtes.

Alors pour bouleverser un peu ça, on vous offre deux jours de pluie, vous vous relâchez. Et à la sortie de la pluie, une petite épreuve qui semble difficile mais qui en fait passe bien. Vous riez, vous relâchez votre vigilance.

Et paf ! C'est le flux de nord ouest.

Vous ne l'avez pas vu venir, obnubilés que vous êtes par le fait que c'est le dernier jour et sa soirée de clôture. Vous ne pensez qu'à la traditionnelle épreuve photo, vous regardez l'altitude des points et des cols. Remarque, ça ça pourrait être utile. Enfin si vous arrivez à prendre le départ.

Recentrage.

On est samedi, il est 10h, l'équipe Montagne Noire range le lieu de vie de la semaine. Objectif 2026 : utiliser le lieu de vie du bar, en auberge espagnole avec les autres clubs. Comme au bon vieux temps, vous savez ce fameux bon vieux temps où tout était plus simple. Enfin il paraît, c'est papy qui le dit.

La température mérite déjà qu'on enlève les pulls. La remorque du NC/VT accueille le transport en masse de tables, chaises, lampe, pièces de barnum. On sent que l'équipe est rôdée, ça va vite.

A l'heure au briefing, on prend connaissance des points du jour. Départ au premier secteur, le fort de Dormillouse, le haut des remontées mécaniques à Vars, et derrière Freyssinière. A chaque fois il faut tourner derrière le point et au dessus pour la photo. Enfin tant qu'on peut.

Ca paraît joli, on entrevoit déjà le passage du col de Jaffueil entre le St André et le point à Vars. Rien de bien difficile et rien de bien loin.

A table.

Comme les frigos ont été bien vidés et qu'il n'y a que peu de restes, on part sur les pizzas. Repas au soleil, eau, yaourt, petit café. A 13h30 en piste pour les décollages.

Et c'est là que la surprise arrive. Ca monte mal. De nombreux planeurs grattent le 2e secteur et plafonnent à 2200. C'est peu pour prendre le départ. Les pompes sont irrégulières, passagères et vingt-dieux-sa-mère. Un petit groupe d'irréductibles (en gros les 6 habitués du haut du classement) arrive à s'arracher de l'attraction de Prachaval pour partir vers le Guillaume, par exemple en passant par le Peyron.

Et d'autres pas. Et dans les autres pas, plusieurs ne prendront pas le départ, par manque de motivation ou d'altitude. Deux heures à monter pas monter, ça use un vélivole. Et quand on n'arrive à gratter des mètres qu'en rasant le caillou, parfois on sent le passager pencher dans la vallée, espérant faire varier l'inclinaison dans le sens opposé aux calcschistes et autres schistes argilo-gréseux d'âge Crétacé-Eocène typiques du subbriançonnais.

Mais ça ne marche pas vraiment.

point de départ (et d'arrivée)

Revenons à ceux qui y arrivent. Le plafond reste bas. Partis de 2700 du Peyron, c'est ensuite Clotinaille à 2300, le Guillaume bas, le Morgon à 1900. Puis Dormillouse. Si vous ne voyez pas bien à quoi ressemble Dormillouse, vous avez en haut un fort (à photographier d'ailleurs), puis en descendant du caillou, des sapins, et après ça commence à être la plaine.

Ben les K13 arrivent à la plaine, le Parcours le donne pas. C'est la tuile. Le CILS arrive à gratter sur la Blanche. Le VT et Némo passent sur la fréquence de Seyne. Heureusement sans conséquence, une petite pompe de plaine leur sauvant la mise. Retour au Dormillouse pour photographier le point (pas forcément très haut non plus), puis c'est de nouveau le Morgon bas. Allez on suit le plan et on fonce sur le St André parce que là-bas c'est sûr ça monte. Le sommet est à peine dans les nuages en plus c'est fumant. Suivi de pentes à droite de la vallée, raccrochage en début de St André. Le CILS est 50 mètres plus haut il accroche mieux. Il part en échappée.

Derrière VT et Némo montent aussi, direction le col de Jaffueil qui passe comme il faut. De toute façon il ne fallait pas passer plus haut car plus haut c'est le nuage et c'est interdit.

point de la station à Vars

Photo au point, retour aux Eygliers. Petit plafond, Peyron. Et le Peyron n'est pas facile. Luc a essayé sans succès, Olivier aussi. Seb et le CILS s'y frottent avec un peu plus de succès mais des minutes perdues. Le temps de trouver la pompe, le VT les a rattrapés. Il faut monter quand même pour tourner le dernier point et après ça ira. Enfin il faut quand même revenir au dessus de 1800, ça se calcule en tout cas.

Bien joué à eux.

Fourbus ou énervés ou les deux, les K13 de la Montagne Noire reviennent au sol tout de même pour les seconds vols. Sauf le NB qui n'a pas de candidat et qui entame le démontage. Le VT repart avec Guilène et Julien, le ND avec Tanguy et Alain, le AK avec Franck pour ses deux dernières treuillées sous supervision avant le petit papier qui va bien. 

la 5e treuillée, celle qui compte

Le temps de mettre les derniers en l'air, on retourne aider Hervé au NB. Puis c'est le ND, puis le VT et l'AK. La lumière et la température baissent doucement. Le compte en banque aussi quand vient le moment de payer la facture des vols.

Avec les planeurs en remorque, on peut migrer vers le hangar pour la soirée de clôture qui ne va pas tarder. On entre en phase d'apéro, occasion de ressortir les restes de pizza de ce midi et de contribuer à la diminution des cubis de vin.

Ci-dessous le classement du jour (tous les autres n'ont pas tourné), et le général.

Une très belle 3e place pour Julien et le VT. De belles perfs pour les autres.

Merci à St Crépin pour l'accueil, à VVMN Julien Hervé Frédo et St Rémy pour les planeurs, merci à la super équipe sur place, avec des cuistots au top, et merci à vous lecteurs qui nous suivez.

A l'année prochaine pour de nouvelles aventures !!!