La Grenouille avait dit... peu de choses. Mais la Grenouille n'est pas bavarde. En revanche la Grenouille avait montré des prévisions météorologiques dont les couleurs annonçaient une météo fumante sur le Sud Ouest. Après la Grenouille, c'est Dimitri qui avait montré une autre météo avec d'autres couleurs et les mêmes promesses.
Gonflés d'enthousiasme, les vélivoles se sont passé le mot et de fil en aiguille le couperet est tombé :
De: Florian B.
A: vvmn
Envoyé: 4 mai 19h54
Demain briefing 10h30 à la tour. Pensez à la cartographie à jour pour les circuiteurs.
Suivi peu de temps après par:
De: François H.
A: vvmn
Envoyé: 4 mai 10h30
Pour ceux qui sont dispo, pré-briefing aujourd’hui à 18:00 ou en fonction des vols.
Tout le monde affûtait déjà les sandwichs, rechargeait les batteries de GPS, remplissait les bouteilles d'eau. Demain on fait le tour de la TMA.
Samedi soir, après une journée toute pourrie, ceux qui avaient prévu de dormir sur place pour gagner du temps on eu le premier briefing de 18h. Au menu : courbes de températures, humidité résiduelle, radar de pluviométrie, adiabatiques et calage Mac Cready.
... et c'est donc vers 12h30 que le départ sera optimal.
Afin de ne rien laisser au hasard, on vérifie les cartes des terrains ULM en cas de déroutement à l’ouest d’Auch.
François décide de ne pas passer trop de temps sur les cartes aéro pour ne pas spoiler le briefing de Florian le lendemain matin. En revanche il préfère lâcher son auditoire avant la fermeture de l’Intermarché de Revel pour assurer le ravitaillement en saucisse et en Pliz pour les bords d’attaque. La nuit va être longue.
Dimanche matin, les températures sont fraîches conformément à l’attendu et c’est en ôtant la buée de la fenêtre du chalet avec le caleçon de Guillaume que Vincent peut confirmer un ciel prometteur.
Café, tartine de rien parce que le frigo est vide (non, ce reste de confiture n’est pas comestible) et les vélivoles peuvent déjà ouvrir le hangar. Bastien, responsable des vols pour la journée, commence à noter les noms sur le tableau de la tour. Après de multiples « c’est moi qui prend le LS4 » alors que Jean-Claude n’est même pas arrivé, il se contentera de poser le stylo et d’enfourcher la golfette pour aller faire l’inspection des pistes à la place.
10h29, Florian arrive, tout le monde sort sa carte.
Commandant Nogaro, j'espère que l'inspection de piste est faite.
Ceux qui n’ont pris que la 500000 tentent de se cacher mais l’instructeur est magnanime et il les autorise à partir en vol tout de même. L’important, c’est de bien anticiper les points de virage et de tracer les traits sur la carte. Avec les cercles de 5 et 10 km autour des terrains posables, les fréquences à contacter, les routes par lesquelles on peut passer une remorque, les zones où le téléphone ne passe pas et un trait en violet pour noter le FL65 en fonction du QNH.
C’est efficace et didactique, à 11h les prévols sont en cours et on commence à aligner les planeurs sur la 30. Florian accepte de faire la buse et il s’installe dans le LS4. Ben oui parce que comme ça pas de jaloux.
11h58, décollage. Ca souffle fort, donc décollage à la voiture. Le vent de nord ouest perturbe la pente, les thermiques sont trop hâché. Et ça souffle fort. Bref, Florian n’accroche pas.
J'arrive à la Grande Faille, je suis bas.
Tout l’art de l’enseignement, en vol à voile comme ailleurs, consiste à savoir comment expliquer le contraire de ce qu’on vient de dire. On est à un niveau même supérieur à l’homme politique qui lui débite son discours devant une caméra avec souvent peu de répartie. L’enseignant a son auditoire juste en face, attentif, questionneur, prompt à demander des explications rationnelles. Et l’enseignant de bonne foi peut tout à fait changer de discours parce que les conditions on évolué, même si gneugneugneu c’est quand même vexant.
Et donc après 9 minutes de vol, voilà l’instructeur du jour qui doit expliquer que les vols en solo sont bâchés pour la journée, et le terrain de jeu va très certainement rester local. Il est donc temps de sortir les K13, et le tour de la TMA va se transformer en journée de décollage voiture. Activité tout aussi motivante évidemment, mais c’est vrai qu’un tour de la TMA ça donnait envie.
Voyant une baisse d’énergie de Florian, le responsable des vols prend le relai pour organiser la piste et la planche, tant la version électronique que sa copie de secours papetière. L’activité n’est pas en reste surtout que de chez lui, le responsable des VIs a envoyé des touristes en vol de découverte. Il s’est dit que par une journée pareille il y aurait bien du monde au terrain pour s’occuper d’eux et il a eu le nez creux.
Au total, belle journée, 22 décollage voiture, des VIs, des vols de double, des choses à raconter le soir, et peu de temps pour écrire le blog. Du coup c’est le gars qui n’était pas là qui s’y colle, et il est possible que la réalité historique en pâtisse un peu.
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