dimanche 2 septembre 2018

St Crépin - 7e épreuve, et on rentre

Pour ce dernier jour, les ingénieurs de Météo France nous ont concocté un gradient de vent très intéressant, avec des variations nord-sur du plus bel effet.
Premier indice au réveil (il est 9h30), les planeurs alignés en piste 16 sont dos à l'axe de décollage. C'est louche. Après renseignement, ils sont en effet positionnés ainsi parce que vers 13h, quand la brise se lèvera, elle ressemblera plutôt au vent du nord. Ca sent la transhumance. Notons au passage qu'à ce petit jeu de changement de piste, ceux qui se sont alignés en premier se verront alignés à la fin en seuil 34. Il paraît que Challes s'est levé à 6h pour décoller en premier, pas de chance.
A la Montagne Noire, on ne sait pas trop ce que sont ces conditions du nord. On se souvient en revanche que l'année dernière, il y avait eu un samedi comme ça et en gros : Juju avait accroché au treuil parce c'est Micro qui tenait les commandes, Gaby s'était fait bananer avec Bada aux commandes, les remorqués étaient logs et bas, ais à la fin il y avait de l'onde.
Ceci dit dur de généraliser avec une seule journée comme référence. On verra bien, et en attendant on mange des ravioles, pendant que Gaby et Frédo voient comment finaliser le lâcher treuil de Luc avec le bon DTO (non vous ne voulez pas que je vous explique, ou sinon je vous sors gessasso). C'est assez pénible et en plus à la fin ils n'ont plus de ravioles. Double peine.
D'ailleurs l'année dernière, les ravioles et la transhumance étaient égalemen le même jour. Coïncidence ? Vous pouvez réviser ici : https://vvmn-news.blogspot.com/2017/09/st-crepin-6e-epreuve-et-fin.html
Pour le premier décollage à 13h, on oublie : il faut transhumer. A St Crépin, la transhumance consiste à déplacer une trentaine de planeurs de type K13 de leurs encrages en piste 16, vers la piste 34. La piste en dur qui est empruntée pour l'occasion fait 845 mètres de long, auxquels il faut rajouter un peu d'herbe aux deux bout. Un peu moins d'un kilomètre donc. Au soleil de 13h, et souvent à deux personnes maximum par machine dont la masse à vide approche les 300 Kg. Heureusement que ça roule presque bien.

Pendant ce temps dans le ciel, la caméra du drone filme ce drôle de ballet. Et au dessus, le vent change encore d'avis. Oui, à peine tous les planeurs alignés en 34, et le treuil déplacé, il nous faut repartir en 16. J'aime le vol à voile.

Finalement ça décolle, et c'est YD qui s'élance en premier au treuil, motivé. Juste derrière, Moscatel et le CILS, puis tous les autres. Et des remorqués en parallèle, dont Némo qui préfère un décollage tumultueux pas trop tard qu'une bonne treuillée 30 minutes plus tard.
En l'air, on retrouve des conditions presque normales, et une épreuve originale où le départ, l'arrivée ainsi que les centres des deux points de virage ne font qu'un : la Roche de Rame. Le point d'arrivée sur un champ vachable, comme un appel que Micro déjoue en rappelant que l'altitude de sécurité à cet endroit ne permet pas forcément de rentrer.

L'AAT fait 60 Km au maximum, et en 26 minutes (temps mini) cela fait une vitesse moyenne de 139 Km/h, ce qui correspond à la VA de l'ASK13. Comme un rappel pour les trop rapides qui oublient que ce n'est pas laminaire et que les pointes à 190 mettent à mal les longerons. L'arc jaune ça vous dit quelque chose ?
Mais ça monte, ça avance, et les pilotes tentent différentes stratégies dans différents axes dont des vallées inexplorées ou le saumon du K13 n'a jamais mis la roue. Ou alors quand on n'y connaît rien, on monte à la tête d'Amont et on revient au Fort de Montdauphin, ça marche aussi. Ce ne sont finalement que 26 minutes. Départ vers 3500 pour les plus hauts, il y a de beaux rotors.

Atterrissage demandé pour 18h pour la Montagne Noire, il faut démonter les planeurs. Du coup pas de second vol car les décollages ont commencé tard. Seule Emmanuelle a droit à quelques 50 minutes qui dépassent l'horaire, mais il est vrai que le RK n'a pas besoin d'être démonté car il reste sur place.

5 planeurs en un peu plus de deux heures, pas mal. On fait bien attention à remplir l'inventaire du D-2066 qui nous quittera sur le retour, à St Auban : il est vendu. Mais il nous aura (très) bien servi à St Crépin comme au club, merci Chantal et François !

Ce soir c'est la soirée de clôture, et c'est St Crépin qui organise. Apéro au vin chaud, repas, on repasse le film de jeudi avec des images en plus, de la transhumance. Le monteur a bien bossé et il nous a même ajouté un générique de fin et un making-of, qui manquaient jeudi.

Animation théâtre avec un Cyrano qui nous déclame joliment quelques pages du texte d'Edmond Rostand. Un petit peu trop long malheureusement pour le public non averti mais une bonne idée à la base. L'installation dans le hangar planeur permet d'avoir un peu plus chaud que lors de la soirée de jeudi, et c'est bienvenu. Il y a du monde.

Un peu plus tard, un live d'ADT, le groupe de rap planeuriste indépendant, en léger playback. De la musique confidentielle en provenance du sud ouest, difficile à décrire, il fallait être sur place.

Et il y a la remise des prix; Après plusieurs imprécisions de calcul dans l'épreuve du jour, je propose de ne pas publier le classement précis. Au classement général, l'important est de noter qu'il y a un beau tir groupé des 4 outsiders de la Montagne Noire en milieu de tableau, avec très probablement le NC au tête de liste (même si le classement officiel ne le montre pas), une très belle perfo de Tom pour sa première participation en Commandant de bord.

Plus haut, les circuiteurs aguerris comme Frédo et JulienP dans Némo en 9e position, et surtout... le 66, Juju et ses copilotes en seconde place ! Une place de mieux que l'année dernière, amis des Alpes planquez vous en 2019. Surtout que Juju retrouvera son NC favori très probablement.

Sur la podium, le VZ de Ménestrel en tête et le CILS en troisième place en habitué du podium. Personne n'a démérité, on s'est bien amusé, et on encourage nos amis allemands qui ont eu un peu de casse a tout réparer pour revenir l'année prochaine. Bitte kommen sie zurück nächste Jahre. En plus Julien Pain va nous brancher les japonais (qui ont envoyé un haïku pour la rencontre), et en plus de la Hollande et de indétrônables italiens ça sera de plus en plus international.

En fin de repas, tous ceux qui ont de la route vont se coucher, Bada sort pour ne rien voir, et la Montagne Noire met la musique plus fort pour fêter la performance. On a même fait un paquito devant les yeux toujours médusés des Alpins qui ne savent sûrement pas ce qu'est une féria. Il y a eu quelques téméraires à se lancer sur la chenille mais finalement peu. Et on peut aussi profiter du trophée de façon un peu plus pratique que juste posé sur une étagère.

Nuit.
Départ à 8h pour les premiers le dimanche. La grande salle à ranger, les cubis de vin à récupérer, et pour le fromage c'est cadeau. Il ne supportera pas le voyage.
Après quelques arrêts à St Auban, à Montpellier ou dans des fast-foods pour la pause de midi, loin des spectacles culinaires de la semaine et de notre cuistot préféré.

Les 3 K13 rescapés arrivent à la maison vers 16h30, et deux heures plus tard tout est remonté et prêt à voler pour le lendemain. Un peu de paperasserie avec les carnets de route, quelques poignées de main et c'est le retour vers Toulouse pour tout le monde. Demain il y a école.

Mais parions que plusieurs regarderont poste de travail avec interrogation, cherchant la poignée jaune et le variomètre. Ca va manquer.
En conclusion il faut évidemment remercier beaucoup de monde pour cette semaine, dont le club pour le NB et le NC, Frédo pour Némo, François et Chantal pour le 66, et Gaby pour avoir déniché le RK et l'ER. Bravo à tous les participants (volants ou non) pour l'ambiance de folie qui a dominé ce stage, et en particulier à Juju, chef d'orchestre incontournable sur tous les fronts à la fois.

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