Confiné 5 jours à la Montagne Noire, journal d’un instructeur de semaine en période de congés.
Le jour le plus long du 4 juillet a sonné le départ de l’été au Centre de Vol à Voile. Le club a organisé la présence d’un pilote remorqueur pour les 2 mois, et pour l’instruction les bénévoles se relaient.
Ca tombe bien, il y a des nouveaux pleins d’enthousiasme et d’envie de mordre à pleines dents dans les ascendances à +3, les effets secondaires des gouvernes et les adiabatiques froides.
Craquement des phalanges à la Rambo.
Lundi – premier jour
Nico a sa formation de pilote remorqueur, le carnet de vol est signé, mais il manque le petit tampon sur sa licence. Du coup c’est Didier qui remorque aujourd'hui.
En double il y a Sébastien et Ambre qui ont fait leurs premiers vols ce weekend. A eux les débuts de la ligne droite et des premiers virages.
Le K13 ND est devant, il est adjugé comme le K13 de la semaine. Côté solo, Christelle sort le Ka6 pour profiter des cumulus. C’est une bonne idée, il n’y en aura pas tous les jours.
Trois vols de double en ajoutant Jean-Claude, une heure chacun, belle journée. Fin des vols 19h15.
Mardi – deuxième jour
Petit doute sur la disponibilité d’un pilote remorqueur ce jour. Personne n’est inscrit et quelques coups de fils confirment les occupations des uns et des autres.
Après tirage au sort et observation du rangement dans le hangar, Christelle et André se répartissent le Ka6 et le LS1. Le LS1 est bien au fond, mais avec un crabe ça passe.
Olivier peut troquer son bob d’instructeur contre le casque du remorqueur ce qui permet aux solos de décoller. Les thermiques sont purs, il fait un peu chaud. Le Ka6 tient en l’air, le LS1 ne s’amuse pas dans LA pompe et redescend.
Réveillé pendant sa sieste à Toulouse, François veut bien revenir plus tôt à la Montagne pour sauver les vols de doublards et assurer les remorqués de deuxième partie d’après-midi.
Les thermiques purs ont un peu plus difficiles et les vols moins longs. Il est tout de même possible de faire deux vols pour Ambre et autant pour Jean-Claude. On se bat un peu pour rester en l’air mais il est toujours possible de caser les leçons du jour. Fin des vols 18h45.
Instructeur, élèves et remorqueur sont conviés à dîner chez Chantal. Bon barbecue au coucher du soleil à compter les pipistrelles.
Mercredi – troisième jour
La journée commence avec la visite d’un Twin Otter de la base aérienne d’Orléans. De retour de Pau ils font une visite pour pratiquer un peu l’entraînement montagne sur notre piste 12-30 et sa courbe adaptée. Ca dure moins de 30 minutes et n’empêche en rien les vols de la journée. En voyant l’avion sur la piste Nord on a envie de lui accrocher le K13 derrière mais il n’a malheureusement pas de crochet de remorquage. De l’aveu des occupants de l’avion, ils seraient parfois intéressés pour en avoir un… à l’avant ! Lors des grands voyages, l’appareil n’est pas aussi rapide que souhaité et il tirerait bien avantage à se laisser remorquer par un Transall. Mais c’est un rêve.
C’est le début du solo pour Nico en tant que pilote remorqueur. Le Rallye étant indisponible, il part faire un tour accompagné pour prendre en main la machine, puis quelques tours de piste et c’est adjugé bon pour le service.
Les inscrits du jour sont tous des doublards et c’est Frédéric qui aura l’honneur du premier remorqué de Nico. Départ en piste Nord, décollage un peu trop long, on partira en 30 pour le reste de la journée. Il faut dire que le vent est faible, le planeur un peu lourd, il fait chaud… Jouons la sécurité.
Bonne synergie des élèves qui finalement se retrouvent seuls au sol assez souvent. Ils s’en sortent très bien pour faire la piste, la prévol, la planche et les papiers en fin de journée.
Les thermiques purs sont toujours là, rendant les vols variables. On peut aussi accuser l’instructeur, pourquoi pas. L’équilibre à trouver entre rester en l’air et placer la leçon de pilotage demande de la finesse. Fin des vols 19h25.
Jeudi – quatrième jour
La journée annonce une météo semblable aux deux jours précédents. Rien ne presse, on a le temps de faire de bons briefings. Et un peu de mécanique.
Regonflage du pneu du ND, niveau débutant. Regonflage de l’amortisseur gauche de l’avion, niveau moyen. Pour le niveau élevé, faites un tour à l'atelier, il y a un K13 (encore un) en cours de peinture et c'est du beau travail.
En piste on se contente de regonfler un amortisseur de Midour, et voici comment faire :
- Aller à l’atelier chercher la chandelle et la pompe haute pression
- Mettre l’avion sur la chandelle et respectant bien le pion sous l’aile pour éviter de faire un trou
- Monter la chandelle jusqu’à ce que l’amortisseur soit relâché
- Chercher l’embout de gonflage
- Appeler Gaby
- Gaby est sur la moissonneuse batteuse, mais il peut répondre
- S’apercevoir qu’il y a une plaque sur le dessus de l’aile qui cache la valve
- Remercier Gaby
- Visser l’obus de push-pull sur la valve au format VTT
- Monter sur l’aile avec la pompe
- Push-puller l’embout de la pompe sur l’obus
- Gonfler
- S’apercevoir que l'air ne va pas où on veut
- Débrancher, dévisser, remettre le petit joint bien en place
- Revisser, rebrancher, regonfler
- Gonfler jusqu’à ce qu’une belle couleur rose-rougeâtre apparaisse sur les joues du Shadok
- Tout ranger
- Dé-monter l’avion de la chandelle
- Ramener le matériel à l’atelier sinon gare à vos fesses
Attention, ne regonflez pas un amortisseur de Midour tout seul chez vous, faites-vous aider d’un mécanicien agréé.
Et après on vole.
Ambre et Jean-Claude, deux vols chacun en alternant un peu pour faciliter la récupération entre les vols. C’est assez stable et les Pyrénées nous envoient un énorme nuage qui barre l’horizon sud. Les pompes, timides, s’en vont. Fin des vols assez tôt 18h20.
C’est aussi une bonne occasion de compléter la formation par une visite du bureau, de l’atelier et de la cuisine, avec des rafraîchissements en terrasse.
Plus tard en soirée, un petit comité vérifie que le punch du samedi précédent est toujours bon auprès du barbecue. Il l’est.
Vendredi – cinquième et dernier jour
La journée commence par le repas du midi. Il y a des restes du barbecue de la veille, des restes de poulet basquaise. Et puis par-dessus arrive Alex, et là on confirme qu’on ne mourra pas de faim. Petites tartines de pâté, avec des olives, melon au jambon de pays, puis chacun part sur son plat. Voler ballasté, c’est voler plus vite. Vu la météo du jour, on n’a pas dit que c’était la bonne chose à faire mais quand c’est bon...
Lors de la mise en piste, l’aérodrome international de la Montagne Noire, connu dans le monde entier, accueille une grande plume suisse. Aligné en piste 30, l’ASH de François se fait survoler par un Arcus M qui se pose plus loin dans la légère descente. Les deux pilotes germanophones connaissent aussi bien le français et en mélangeant avec des mots anglais la communication passe bien. Ils ont décollé de chez eux à Schänis en Suisse mercredi. Puis nuit à Millau la veille et ce soir ils seront à la Cerdagne. Ils font une petite pause, on remplit leurs gourdes et ils repartent au moteur.
A nous maintenant.
La journée s’annonce plus remplie que les jours précédents. Il y a 2 VIs de prévus, 4 élèves, 1 élève sur la campagne, et 6 brevetés. Heureusement certains élèves sont les mêmes que les brevetés. Déjà avec cette affluence, l’école campagne n’est plus possible, condoléances. Il y aura donc finalement deux départs en solo. LS1 et Ka6. On a arrêté de les mettre au fond vu comme ils sortent souvent.
La double commence par un VI, puis un élève, puis le second VI, puis les 3 élèves restant. Un gros voile noir et menaçant approche des Pyrénées.
Visite d’un Dimona venu du Bourg Saint Bernard, ça fait plaisir d’avoir tous ces visiteurs ces jours-ci. Et encore on n’a pas vu les hélicoptères de la carte aux trésors qui étaient en tournage cette semaine. Ils ont prévenu de leur passage mais finalement les horaires et lieux de tournage n’ont pas nécessité de contact radio avec nous. Emission prévue pour la fin 2020 ou en 2021.
L’heure avance et les élèves ne sont pas encore tous passés. Le Midour ne veut pas démarrer, François sort l’avion jaune pour dépanner au pied levé et ne pas rompre la dynamique des décollages pendant que Nico cherche la panne. Nico trouve, il pourra faire le remorqué suivant.
C’est le dernier vol de la journée, le ciel est bien couvert, tout est calme. Alain s’amuse à centrer le zéro négatif, ça s’appelle crevarder et c’est un art.
L’instructeur observe le calme aérologique, et se dit qu’il serait tout à fait adapté de profiter de la situation pour enchaîner par un peu d’instruction au vol remorqué. Fin des vols 19h25.
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