mardi 10 février 2015

Un dimanche normal à la Montagne Noire

Oui bon, pas si normal que ça. "Les portes ont gelé, il faut démonter le K13 pour le sortir allez dépêchez vous !" Ca c'était François vers 14h. Une journée normale ? Je vous raconte.
Tout a commencé tôt, très tôt, quand à peine sorti du lit je recevais déjà des nouvelles du terrain où Henri faisait chauffer la café. La veille, les pistes étaient gelées, et pas qu'un peu. Voyez vous-mêmes. Et ce matin, il faut aller au cours théorique. Histoire de ne pas être en retard, j'y vais en covoiturant avec le prof, Chewb pour l'état civil. On attrape Julien qui est à moto puisque Jean a pris la voiture pour aller dans les Pyrénées. C'est dimanche, Carrière est fermé et Chewb et moi n'avons pas prévu de repas de midi. Gneuh.
En plus la météo prévoit du vent très/trop ouest et des nuages qui couvrent assez tôt dans l'après-midi. Ca sent le cours théorique qui s'éternise et la planque au chaud toute l'après-midi.
La montée vers le terrain se fait bien, et les petites plaques de verglas ne font qu'égayer le parcours. Dans la salle para, une dizaine de participants sont venus pour savoir qui a tué Kennedy et apprendre la recette de la potée auvergnate. EN tout cas c'est promis quand on lit les détails du cours de la journée. Le titre, plus sobre, traite de mécavol et de domainevol. Oui, mais il y a des viennoiseries du café et du thé. Et puis le prof a des anecdotes, il aime les débats sur la cotangente de l'angle et la force centrifuge dans le repère tournant. Certes, à des moments on sent comme un assoupissement qui gagne les auditeurs, mais quelques vidéos viennent redynamiser l'ambiance et à la fin tout le monde apprend des trucs. En tout cas nous ne regarderons plus notre VNE comme avant, et si jamais je rencontre un flûtiste je promets de ne pas lui prêter ma gopro pour éviter qu'il s'excite. Ou un truc du genre.
La fin du cours est parsemée de saveurs et de bruits venant de la cuisine : Julien s'affaire. Tous ceux qui avaient prévu de s'arrêter chez Carrière descendent à Revel à la recherche de la seule boulangerie encore ouverte vers 13h30.
Quand on remonte au terrain, les premiers à avoir mangé se dirigent vers le hangar. C'est Steph qui se colle au remorquage, enfin ça c'est si la piste déglace. En salle para, on mange.
Puis François revient, il annonce de la pente (oui François...) et des portes de hangar prises dans la glace. Et en effet, une fois arrivés devant l'objet des tracas, on voit bien que le rail est rempli d'eau, et que l'eau est dure. De la glace donc, on vous l'avait dit.
De courageux vélivoles armés d'armes de fortune sont en train de faire des glaçons. D'autres se demandent comment ne pas perdre trop de temps et sortir une première machine. Un K13, parce qu'aujourd'hui c'est de la pente et que ça va partir à la voiture. Le NC n'est pas loin, mai le SF28 luis barre la route. On démonte le SF ? Non. Bon. On le crabe alors ? Ah oui tiens. Et hop.
Pendant ce temps, une porte a cédé sous les coups de pics à glace des valeureux pilotes qui veulent vraiment voler. Tels Sharon Stone, ils usent de leurs outils avec force et précision. Mais une porte résiste toujours. Pas grave, le K13 est sorti aussi sur crabe et emmené en piste. C'est plus simple que de le démonter et ce serait un coup à que Julien se blesse. Trop tard ? Trop tard. Alignés en piste 30, Julien et Chantal s'installent, la BM met les gaz, ça part en 2 mètres. Et de un.
Les portes du hangar ont finalement cédé. Je vous rassure, en fait c'est la glace qui a perdu, les portes vont bien. Il y a pas mal de monde à faire voler, et les pistes ne permettant pas de faire du midour proprement tout se fera à la voiture. Cela limite la liste des commandants de bord et les K13 devront donc faire plusieurs tours. 3 ou 4 chacun. Avec les journées qui ne sont pas si longues, les tours sont courts. Mais il faut que tout le monde en profite. En place dans le NB, je commence avec Chewb qui en profite pour se décrasser. Puis Ghislaine qui passait par là et qui découvre la pente de la Montagne Noire et ses particularités.
Puis viennent Nico et Moussaka. J'en profite pour essayer différents angle de vue pour la caméra. Mais surtout pas en bout d'aile, rapport au flûtiste, tout ça. Déjà quelques prises de vue depuis le cockpit ou l'écope, c'est joli.
Dans les autres K13, Jacques et Julien officient et font également tourner les passagers. Le roulement fonctionne comme il faut.
Et ça enchaîne. Les photographes sont en l'air, au sol, en haut ou en bas de la piste. Dans la voiture, François sonorise les décollages au son de la chevauchée de Wagner. La pente n'est pas extraordinaire, faible parfois, mais on arrive à aller à Dourgne avec un peu d'application, surtout sur les premiers vols. Ou alors à 1400 m mais ça c'est Henri, il a peur de voler bas et son LS4 ne veut pas descendre. Le seul monoplace de la journée d'ailleurs.
Quand vient le soir, la soleil est couvert, on fait quelques photos de patrouille bien sûr mais la lumière n'est pas avec nous. Pour l'exercice, reconnaissance de l'atterrissage du LS4 en le suivant un peu après lui et un peu au dessus. Avec une remise des gaz en suivant. Il fait trop sombre pour réussir des clichés mais le photographe valide la manœuvre et il faudra la retenter en plein jour. Et puis il est temps de descendre démonter le Twin.
Oui parce qu'à la Montagne, une journée peut en cacher une autre. Quand tout le monde luttait pour ouvrir les portes du hangar, Eric sortait la remorque du Twin 2 pour préparer le départ du KA. Il faut donc profiter que le hangar est plus aéré pour démonter le biplace et le mettre en boîte. A la lumière des phares et des téléphones portables, l'opération est effectuée sans heurt.
La planche annonce 14 vols et 9 heures. Petite journée certes, mais bien agréable, bien occupée, et diversifiée.

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